14 septembre 2022
Entretien BFM Business du 14 septembre 2022
Ce mercredi 14 septembre était l'occasion pour Marc Sartori, Président de Deeptinvest, d'intervenir au sein de BFM Business. Des éléments sont renseignés concernant l'évolution du marché des SCPI malgré l'inflation des marchés économiques.
Entretient BFM Business du 14/09/2022.
Ci-dessous vous pouvez trouver l'échange entre les deux intervenants et un peu plus bas l'entrevue en vidéo.
La succession de chocs géostratégiques et économiques du premier semestre 2022, est venu mettre à rude épreuve les nerfs des investisseurs. L’inflation galopante, la remontée des taux d’intérêts, les incertitudes économiques ont mis tout le système économique sous tension.
Quand est-il des SCPI dans ce contexte ?
Les SCPI continuent d’enchaîner les records. La capitalisation a atteint les 82 milliards d’euros à la fin juin 2022. Soit, près de 13 % de plus qu’au premier semestre 2021. Le cercle très fermé des SCPI capitalisant à plus de 4 milliards d’euros s’agrandit, avec Epargne Foncière, Primovie et Edissimmo. Enfin, des nouvelles SCPI viennent totaliser le marché à près de 209 fonds.
La rentabilité moyenne du marché (appelé Taux de Distribution) se maintient à 4,61%. La capacité des fonds à percevoir leurs loyers (appelé le Taux d’Occupation Financière) approchent les 94% pour les SCPI de rendements. Les SCPI restent donc toujours en bonne forme par rapport à la situation géostratégique.
Quelles sont les SCPI grandes gagnantes de ce premier semestre 2022 ?
Les SCPI de bureaux restent toujours en haut du podium loin devant les autres segments d’activité. Avec près de 45% de la collecte nette totale sur la période, elles semblent résister aux cassandres du télétravail et autres prétendues conséquences du monde d’après.
Les SCPI de Santé surperforment les SCPI commerciales pour la première fois depuis leur naissance sur le plan de la rentabilité. De plus, elles les surpassent sur la capacité à maximiser les loyers perçus et l’on dénombre maintenant 4 SCPI Santé. En terme de capitalisation, les SCPI de commerces conservent évidemment leurs avances.
Enfin, la reprise de l’activité touristique est venue apporter un soulagement aux SCPI spécialisées dans l’hôtellerie et le loisir. Cependant, celles-ci restent fragiles. Ainsi, le TOF, à la fin du 1er semestre 2022 frôlent les 71%. On les compares aux 31% de la fin 2020.
Quelles sont les principales incertitudes persistantes pour le second semestre ?
Incertitude de pérennité des marchés : Est-ce que les nouveaux segments d’activité comme la santé ou la logistique seront suffisamment profonds pour absorber autant d’investissement ? La collecte restant très forte, certains fonds doivent diversifier leurs investissements pour honorer les placements. Par exemple, la SCPI PRIMOVIE se retrouve à posséder près de 25% de son patrimoine. Or, il n'est pas lié directement à une activité de santé.
Incertitude quant à l’impact de l’inflation sur les frais des SCPI : Pour le moment la tendance était plutôt (avec l’émergence de nouveaux gérants sur le marché) à une baisse des frais supportés par les associés. Néanmoins, la baisse moyenne constatée sur les frais d’acquisition (facturés à l’entrée dans le fonds) qui sont passés de plus de 9% en 2019 en moyenne à un tout petit peu plus de 8% HT à la fin 1S 2022 aurait tendance à être compenser par l’augmentation constatée des frais de gestion facturés par les gérants. Il est important pour tout associé ou futur associé de regarder la structure tarifaire proposée par le fonds avant d’investir dedans.
Incertitude de liquidité du second marché : L’immobilier a beaucoup de qualité, mais reste un marché dont la liquidité est toujours incertaine. Aussi, nous avons pu constater que certaines SCPI de commerces ont été touchés par un ralentissement dans la vente des parts sur le second marché. Par exemple, Patrimmo Commerce a vu son délai moyen pour la vente des parts se compter en dizaine de mois à la fin du 1er semestre 2022 alors qu’il était à zéro juste avant la crise sanitaire.
Est-ce que la question environnementale impacte aussi les SCPI ?
Evidemment, le marché de l’immobilier fait partie des secteurs qui contribuent le plus au réchauffement climatique. C’est l'un des plus gros producteurs de CO² car l’un des plus gros consommateurs d’énergie avec l’agriculture et la mobilité. D’où la parution du label ISR Immo qui doit permettre aux gérants de revendiquer une approche de gestion responsable. Aujourd’hui, on décompte une vingtaine de SCPI labellisées ISR Immo, soit 35% de la capitalisation totale.
En parallèle, la législation européenne contraint l’ensemble des acteurs de la place à communiquer sur une nouvelle norme dite SFDR. Cette législation doit apporter une plus grande lisibilité sur la qualité des fonds et sur leur respect des engagements environnementaux. Néanmoins, cette législation souhaite apporter une clarification sur les notations extra-financière. Nous avons constaté que certains fonds labellisés ISR Immo se retrouvent à être en article 6. En effet, c'est la plus mauvaise des catégories en matière environnementale. Pas simple pour les investisseurs de s’y retrouver…
Tout ceci, conforte l’approche proposée par Deeptinvest depuis 2019 au travers de notre scoring de performance durable. En effet, grâce à ces scores, l’ensemble des acteurs du marché peuvent, avec la même méthodologie, se comparer et comprendre les profils de chacun des fonds. Ces scores permettent de faire des investissements respectant les besoins et les engagements en matière de durabilité des investisseurs.
Le millésime 2022 de ces scoring est prévu pour la fin d’année. Nous pourrons revenir pour vous révéler les premiers du palmarès de durabilité que nous réalisons cette année encore avec le magazine Mieux Vivre votre argent.
Entretien BFM Business du 14/09/2022 : Cliquez sur le lien pour visionner le replay de cet entretien.
Source : Entretien BFM Business, 14/09/2022