Le secteur du commerce post-covid reprend des couleurs

Le secteur du commerce post-covid reprend des couleurs. En effet, 8 ans après, le commerce bat un nouveau record avec 4,5 milliards d’euros investis à fin septembre 2022. La proportion des transactions de plus de 100 millions d'euros représente une part majeure du résultat.  Le résultat dépasse largement la moyenne décennale de 2.6 Mds €. Tous les secteurs dans le commerce profitent de ce dynamisme avec près d’1,5 milliard d’euros chacun. 73 % de l’activité du commerce est supportée par les investisseurs français selon les données de JLL. 

Quelles sont les grandes tendances constatées ?

Les commerces et les retail parks situés en périphérie sont ceux qui s’arrachent le plus. Notamment grâce à la résilience prouvée lorsque la crise-covid était à son plein. Les retail parks capitalisent sur leur facilité d'accès et la diversification du mix d’activités. On peut y faire du shopping, manger, se détendre et s’amuser. La consommation des ménages croît de 2,5 % en 2022 selon l’INSEE, alimenté par leur épargne de précaution (16,6 % du revenu disponible brut en 2022). L’État maintient les chiffres d’affaires des enseignes et soutient le dynamisme de l’activité locative. Les amortisseurs sociaux bien connus du modèle français représentent donc une réelle opportunité pour ce segment de patrimoine.

La hype du bio s’estompent pour revenir au traditionnel des hypermarchés. Ces derniers sont plus en phase avec les moyens actuels des ménages, pénalisés par la baisse de pouvoir d’achat qui règne dans le paysage. L’augmentation du budget alimentaire des ménages augmente de +0.4 ventes dans les hypermarchés contre -8 % pour les supermarchés en novembre. 

Une fin d'année sous tension et porteuse de risques pour 2023

Noël n’a pas été sacrifié en 2022 mais il n’a pas la même odeur et surtout le même goût. L’ inflation qui culmine à plus de 12 % pour les produits du quotidien, fait chuter de 2.6 % les ventes de jeux et jouets selon LSA-Conso. Les ventes de produits festifs chute de 10 % en volume entre le 21 novembre et Noël. Le champagne plonge de 13,6 %, le foie gras frais de 19,4 %. Pendant que les marchés de Noël restent assez résilients, notamment à Strasbourg avec son record historique de 2,8 millions de visiteurs selon Ouest France. 

Mais des red flags subsistent… La réglementation ZAN (zéro artificialisation nette) qui interdit l’artificialisation des sols, limitant le développement des commerces et augmentant leur raréfaction. Le risque de solvabilité des entreprises avec la récession. Trois fédérations de commerces demandent aux bailleurs de généraliser le plafond de 3.5 % des loyers des PME et TPE à tous les commerçants. En effet, les loyers dans le commerce sont indexés à un indice, qui s’apprécie de 5.37 % au troisième trimestre. Cette indexation permet aux SCPI de ne pas se retrouver avec des résultats moins dégradés par l’inflation. L'envolée des prix de l'énergie en Europe, met à rude épreuve le secteur de la restauration devant les autres spécialisations commerciales. 
L’e-commerce à de quoi faire jalouser le commerce traditionnel selon les données chiffrées d’ Info-ecommerce.fr. En effet, en 2022, l’e-commerce continue son ascension avec des secteurs qui se démarquent. Les services de voyage et le tourisme ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 44 %. L’électroménager et le high-tech ont enregistré une progression de 26 %. Quant à l’habillement-textiles de maison, c’est une progression de 22 % qui s’affiche. Ces résultats sont moteurs pour inciter des nouveaux entrants à pénétrer ces marchés en ligne au détriment du commerce physique. Tandis que globalement les ventes de détail sont en repli de -1,8 % par rapport à 2021. Avec un recul des volumes de ventes alimentaires de 5,7 % et une légère hausse de 1.2 % pour les ventes de produits manufacturés selon les chiffres de la Banque de France.

En conclusion, 2023 sera l'année de la confirmation pour ce segment

2022 a signé le grand retour sur le devant de la scène des investissements dans le secteur commercial. Le secteur est donc particulièrement dynamique. 2023 ne devrait pas voir de changements radicaux s'opérer alors que ce segment de patrimoine continue à attirer l'attention. Il est à noter que certains risques sont apparus au cours des dernières années (inflation, crise ukrainienne et contraintes environnementales) qui perdureront en 2023. Mais les professionnels du secteur ont appris de la crise covid qui a laissé des traces importantes dans l'immobilier de ce secteur.

Source : Deeptinvest, "Le secteur du commerce post-covid reprend des couleurs", 31/01/2023.